Au début du XVIème siècle, Alep a connu un développement remarquable dans la fabrication du savon : les petits ateliers ont été remplacés par des bâtiments qui n’ont à l’origine pas été créés pour la fabrication du savon. Les savonniers l’ont plutôt utilisé après avoir effectué des ajustements proportionnels aux objectifs de fabrication.

La Savonnerie Jebeili témoigne de cette période car autrefois elle était l’écurie de Khan al-Qadi. Elle a été transformée en savonnerie ; elle se compose de deux étages. Le rez-de-chaussée est utilisé pour stocker les matières premières, les 33 compartiments souterrains ont été conçus pour stocker les huiles et une salle spéciale pour préparer la plante d’Anabasis où le broyage se fait à l’aide d’une meule tournée par des bêtes.

Deux pots pour le processus de cuisson. Chaque pot a une capacité de plus de 5 000 litres d’huile, d’eau et d’anabasis. Les pots sont chauffés par du bois à 200 degrés Celsius (le bois a été remplacé par un brûleur en raison de la grande production). Le reste de l’espace au rez-de-chaussée est utilisé pour stocker les produits finals après avoir été emballés dans des sacs pour être vendus sur le marché local ou exportés hors de Syrie.

Quant à l’étage supérieur, il était destiné à une seule tâche, mais très essentielle: sécher le savon, il a été conçu pour recevoir le plus d’air possible tout en sécurisant une méthode pour une meilleure circulation. La salle se compose de rangées d’arcs parallèles reposant sur des colonnes et couvertes de pignons à ouvertures perforées. Chaque endroit à cet étage a sa fonction, les espaces entre les arches sont l’endroit idéal pour répandre le savon doux et le découper à la main et le sceller avec le cachet spécial estampillé, tandis que ceux réservés entre les arcs ont pour fonction de recevoir des barres de savon cubiques, souvent doublées sous la forme de belles tours, d’une manière qui permet à l’air d’atteindre toutes les extrémités du savon unique. Cet endroit reste embaumé de parfum de laurier pendant une période allant de six à neuf mois, ce qui représente le temps nécessaire pour que le savon sèche avant de pouvoir être emballé.